RETOUR / ACTUALITÉ

Chronique : Au revoir le mois doute !

publié le : 11/09/2025
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Entre Hulk Hogan, Fort Boyard, Bayrou et Lecornu, l'actualité de cette rentrée est un vrai cocktail de nostalgie, de satire et de soleil grec. Voici mon premier papier, entre chronique et humeur, écrit un certain 11 septembre.


Finitos les vacances, adios las vacaciones, adio diakopes.

Fini la bamboche. Les soirs d’été disparaissent à vitesse grand V. Les gamins ont renfilé leur cartable, les fournitures scolaires sont de sortie : cahier, stylos – couteaux pour les jeunes qui veulent être dans le coup.

L’été fut chaud. Fin juillet, alors que je me liquéfiais sous le cagnard avignonnais, tentant de racoler les derniers spectateurs au milieu des tracteurs (de rue, pas ceux des agriculteurs), j’ai appris la mort de Hulk Hogan. Les fans de catch – dont je fais partie – ont perdu une légende, Superstar absolue des années 80 et 90.

Comme de nombreux Français, j’avais déjà été bouleversé par la disparition de Johnny Hallyday en 2017. 

Johnny et Hogan, deux héros, deux « Tauliers » chacun dans leur domaine. J’espère qu’ils se sont retrouvés là-haut, pour un dernier tour en Harley sur le highway du paradis.

Fin août, Olivier Minne a tiré sa révérence à la présentation de Fort Boyard, après 23 saisons à la tête de l’émission. 

Un an seulement après avoir dit Adieu au premier maître du fort, l’inénarrable Patrice Laffont disparu l’été dernier, le vaisseau de pierre charentais voit partir son second animateur culte.

Patrice Laffont rencontré à Avignon en 2024

Olivier Minne, désireux d’aller voir si l’herbe était plus verte ailleurs (M6), devait certainement commencer à tourner un peu en rond dans les couloirs du fort. Fini Patrice, au revoir La Boule, ciao Passe-Temps, les tigres, et maintenant Olivier Minne. Il faut bien le dire, avec ce départ soudain, il ne reste plus grand-chose de l’âme de l’émission, hormis les clepsydres.

Hasard du calendrier, le fort est en travaux, se refait une beauté et devrait ouvrir ses portes au public dès 2028. Peut-être la solution serait de mettre également l’émission en jachère un certain temps. Une pause s’impose après la fin d’un cycle.

Pour l’animateur, pas de panique, un Olivier, ça finit toujours par repousser.

Chaque année, c’est pareil, on part en vacances, et on revient, plus ou moins bronzé, avec des convictions nouvelles, même si, pour la plupart d’entre nous, on sait que ça ne durera pas.

On laisse derrière soi des sourires, du soleil, des visages, et son ancienne peau. On fait sa mue de la rentrée en quelque sorte, pour retrouver pas mal de serpents dans le grand bocal du cirque politico-médiatique.

Et on assiste à une forme de renaissance, comme une sorte de deuxième chance après les résolutions ratées du nouvel an.

Dans le dédale de la chora

Ce n’est pas un secret, chaque été, je pars me faire voir chez les Grecs. En période estivale, j’aime avoir ma dose de Grèce annuelle, et ce n’est pas que pour la moussaka et le saganaki (de la feta panée, un des plats nationaux qui explique pourquoi leur pays se prononce « graisse »).

Le bonheur se trouve à 2h30 de vol de l’Hexagone. Un pays que j’aime tant, où règne la douceur de vivre, encore prospère – yop la boum, comme le chantait Maurice Chevalier – malgré un crac majeur il y a dix ans, suivi d’une cure d’austérité digne d’un Jason Chicandier sevré qui se retrouverait à un buffet quinoa à volonté. Aux grands mots les grands remèdes !

Il n’y a pas que du bon bien sûr au pays de l’Iliade et de l’Odyssée, car au milieu des églises orthodoxes et des drapeaux flottant fièrement au gré du meltem au milieu des chèvres, des chats et des poulpes, les ferrys polluent, et les mégots pullulent par endroits sur certaines plages de sable pourtant magnifiques. 

Il existe encore des îles préservées

Par endroits, certaines plages passent de l’Homère d’hier - Homère d’alors ! - à la merde d’aujourd’hui. 

Véridique, j’ai même croisé à Naoussa, le St-Trop’ de Paros, Stéphane Marie – (Silence ça pousse –vous resituez ?), là même où Stéphane Bern avait longtemps une maison. Comme quoi, le showbiz, - j’ai pas dit la chaude-pisse - contrairement aux idées reçues, ça ne se termine pas qu’à Mykonos. 

Laissez-moi encore un peu ripailler à la taverne, face à la mer Egée, laissez-moi traîner les pieds dans le sable, bercé par le bruit des vagues – le Thalassitra – et arpenter encore les ruelles de ces choras si belles, au son des violons et des bouzoukis, un verre de tsipouro à la main. Avant de retrouver Elizabeth Borne et Léa Salamé.

Une véritable bouffée d’oxygène, donc, dans un pays qui sait encore à peu près qui il est, loin d’un Président qui préfère jouer aux carte Yu-Gi-Oh tandis que son peuple est dans la rue. Bloquons tout ! Les Trente Glorieuses, c’était la France cool. Aujourd’hui, c’est plutôt la France coule. 

Les Français bloquent – Bloquons tout ! – le Président débloque. 24h seulement après la chute du « Béarniais » François Bayrou, qui - ô surprise ! - a lamentablement échoué à son vote de confiance, Jupiter parachute à Matignon un jeune giton nommé Sébastien Lecornu – expression purement littéraire, je vous rassure, je n’ai moi-même jamais croisé personnellement Emmanuel dans un hammam grec, qui paraît-il préfère les bains de foule. Ou avait-il faim de boules ? Je confonds toujours.

J’ai appris par l’excellent Jérôme de Warzée que l’anagramme parfait de ce nouveau Premier ministre était « On t’enculera, bises » (ça ne s’invente pas !). Cela marche aussi avec « C’est ONE sale burne », à dire avec l’accent Ricain façon Donald Trump.

Sebastien Lecornu anagramme


Heureusement, avant d’attaquer ma rentrée parisienne au Théâtre des Deux Anes à partir du mois d’octobre avec Les ImitaTueurs, je rentre à Cannes. Une ville magique où les Hommes vivent encore en harmonie avec les poissons, les goélands et les cormorans.

Je conclus ce papier en ce 11 septembre. Il y a 24 ans, le monde basculait. Depuis, bien d’autres choses que ces deux tours se sont écroulées. Les valeurs communes, la langue, la bienveillance. Mais nous aurons l’occasion d’en reparler. D’ici là, portez-vous bien. 

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